(article paru dans le Progrès du 23 mai dernier)
Bonne nouvelle pour les pratiquants et enseignants d’arts martiaux, puisque la fédération de karaté a décidé de confier la formation des instructeurs fédéraux aux départements. Rencontre avec Alain Bost, responsable de la formation au sein du comité de la Loire de karaté.
Quel est l’intérêt de cette nouvelle compétence ?
« Le DIF (diplôme d’instructeur fédéral, NDLR) accorde une large place à l’anatomie et à la physiologie. Nous aurons des enseignants mieux construits, plus complets. Nous sommes déjà au travail pour l’ouvrir la saison prochaine aux pratiquants de karaté, tai chi, yoseikan budo, kung fu, krav maga, viet vo dao, etc. »
« Nous aurons des enseignants mieux construits, plus complets »
Quel bilan tirer des formations effectuées cette saison ?
« Avec une vingtaine de candidats validés animateur fédéral (DAF) et neuf adolescents ayant suivi la formation d’assistant (AFA), l’engouement est bien là. Mais le grade ne fait pas l’enseignant et malheureusement certains candidats donnent leur premier cours le jour de l’examen. »
Comment faire face à cette problématique ?
« L’idée d’une dose de formation continue fait son bout de chemin. De même la relation jury-candidat devrait évoluer. On parle de pédagogie active pour susciter jusqu’au dernier moment de la réflexion chez le candidat. Certains d’entre eux sont dépassés par la pédagogie magistrale, qui les conduit à dupliquer des gestes. Pas facile de savoir faire faire à l’autre, surtout si les débutants et les gradés sont dans le même cours. Notre responsabilité est importante car si l’on met un enseignant sur la mauvaise route, il ne faudra pas s’étonner d’une baisse de niveau ou d’une fuite des pratiquants. Par ailleurs, je constate une évolution de notre discours et de notre rôle pour faire corps avec la société d’aujourd’hui. »